La genèse du projet
C’est donc sans trop d’hésitations que nous avons lancé notre projet de maraîchage lorsque nous avons eu accès à un terrain de 60 ares à Rhode-Saint-Genèse. Nous sommes accompagnés par 3 amis : Arnaud, Tom et Louis. Avec eux nous, prenons la plupart des décisions administratives et nous bénéficions du soutien de bons copains déjà lancés dans la vie active.
Pour apprendre le métier, nous suivons des cours en ligne, lisons des livres et suivons les précieux conseils d’autres maraîchers des environs. Mais le métier de maraîcher ne s’apprend pas sur internet ou dans les livres ! Les mois qui suivent sont donc remplis de journées passées à monter les tunnels, aménager la serre, creuser nos buttes de cultures, déplacer des tonnes de compost, planter et vendre nos premiers légumes, emplis de fierté.
Nous sommes en 2020, une année assez étrange pour Martin et François. D’un côté la crise sanitaire chamboule encore notre quotidien et de l’autre nous entrons dans la vie active. Les choix à venir vont donc façonner nos futures vies professionnelles.
Après des études d’ingénieur de gestion pour Martin et de bioingénieur pour François, nous avons une idée assez précise des directions dans lesquelles nous ne voulons pas aller mais il est plus difficile de trouver la bonne voie. Ce qui est sûr, c’est que nous cherchons tous les deux un métier qui ait du sens, qui soit challengeant et qui ait un impact social et écologique positif.
Après de nombreuses discussions sur l’avenir du monde agricole et de nombreux weekends passés à travailler la terre sur un terrain près de Wavre, nous sentons un intérêt commun pour le maraichage et l’urgence de réinventer nos systèmes de productions alimentaire.
Bilan des deux premières années
Deux années ont passé maintenant. Deux années durant lesquelles nous avons pu nourrir des dizaines de familles avec des légumes frais. Deux années durant lesquelles nous avons tellement appris et ce n’est pas fini. Deux années durant lesquelles nous avons parfois eu des doutes : dire qu’il est difficile de gagner sa croute en vendant des légumes cultivés à la main sans pesticide chimique et sans machine est un euphémisme. L’engouement autour de notre projet est impressionnant et nous permettra de garder la force et la motivation.
Transition vers l'autocueillette
Ces deux années expérimentales nous ont appris une chose essentielle : les légumes doivent être vendus avant d’être plantés. Nous ne pouvons pas continuer à assurer les rôles de producteur et d’épicier de proximité. Pendant nos deux premières années, nous avions un système de vente sur commande, chacun pouvait commander les légumes qu’il souhaitait quand il le souhaitait. Ce modèle, bien que très pratique pour les consommateurs, n’est pas viable pour nous car nous sommes beaucoup trop dépendants de l’incertitude de la demande. Le travail de récolte, conditionnement, gestion des commandes, promotion sur les réseaux sociaux et vente nous prenait énormément de temps que nous ne passions pas à planter des légumes et entretenir le champ.
Pour ces raisons, nous avons opté pour un modèle avec abonnement en autocueillette qui assure aux producteurs une sécurité de l’emploi et offre aux cueilleurs une expérience originale et enrichissante, une nouvelle manière de faire ses courses en sélectionnant les légumes qu’il ou elle souhaite !